Les vautours sont les plus grands rapaces de France. Victimes des Hommes, ils ont été proches de disparaître durant le XXème siècle. De nos jours, ils sont protégés et leur nombre augmente constamment. Les Gorges du Verdon sont l’un des sites qui permettent d’observer à l’état naturel ces magnifiques oiseaux. Une raison supplémentaire pour visiter ce haut lieu de la Provence.
Pourquoi les vautours sont-ils importants ?
Les vautours sont des rapaces charognards. C’est-à-dire qu’ils se nourrissent d’animaux retrouvés morts. En dévorant leurs carcasses, les vautours accomplissent un service important pour l’écosystème. Ils permettent d’accélérer la dégradation et la disparition des cadavres.
Les vautours s’opposent aussi à la prolifération de dangereux microorganismes qui pourraient être à l’origine de redoutables épidémies dangereuses pour la faune sauvage. Les bactéries et les virus libérés des charognes pourraient aussi s’infiltrer dans le sol et contaminer les nappes phréatiques. Les vautours nous protègent aussi de redoutables maladies.
Dans les Gorges du Verdon, les vautours sont aidés par l’Homme. Des aires de nourrissage sont aménagées et des restes de carcasses sont placées pour que les oiseaux puissent s’alimenter. C’est une méthode écologique efficace pour éliminer de la viande et des ossements inutilisables en alimentation humaine ou animale.
Quelles sont les espèces de vautours présentes dans les Gorges du Verdon ?
Il existe quatre espèces de vautours en France et toutes sont présentes dans le sud des Alpes et notamment dans la région des Gorges du Verdon. Certains sont plus communes que d’autres. Mais leur présence se renforce progressivement grâce aux actions de protections et aux campagnes de réintroduction.
La présence des vautours dans les Gorges du Verdon est importante pour faire le lien entre les populations des Alpes et de celles que l’on trouve dans les Pyrénées et la Péninsule ibérique. Ainsi, les populations de l’ouest de l’Europe ne sont plus isolées et les échanges naturels d’oiseaux favorisent le brassage génétique et évitent le déclin par la consanguinité.
Le vautour fauve
Le vautour fauve est le charognard le plus commun dans le sud des Alpes. On l’observe communément dans les Gorges du Verdon. C’est probablement cette espèce qui vous apercevrez.
Leur coup recouvert de courtes plumes est adapté à la curée. Les animaux enfoncent leur bec et leur tête en profondeur dans une carcasse sans salir leur plumage.
Plusieurs couples reproducteurs nidifient et demeurent toute l’année sur les falaises entre Moustier-Sainte-Marie et Rougon. Cette colonie est particulièrement importante. Mais d’autres vautours visitent la région durant l’année. Ces derniers proviennent d’autres régions de France et parfois même de l’étranger.
Le vautour moine
Le vautour moine est le plus grand vautour d’Europe avec pas moins de 3 mètres d’envergure. Il est plus rare que le vautour fauve et doit sa présence dans les Alpes à des projets de réintroduction d’animaux nés en captivité. Ces programmes ont été portés par des associations et notamment par la Ligue de protection des oiseaux, la LPO.
Le gypaète barbu
Un couple de cette espèce niche dans la Vallée de l’Ubaye (Département des Alpes de Haute Provence), mais pour le moment les Gorges du Verdon sont seulement survolées par ce vautour dans l’envergure atteint 2,9 mètres. Vivement qu’un couple s’installe sur les hautes falaises !
Le gypaète barbu est un rapace à l’alimentation très spécialisée. Son régime alimentaire est principalement constitué des os laissés par les autres oiseaux nécrophages. Le gypaète barbu vient donc à la fin de la curée se saisir des ossements.
Pour briser ces os et accéder à la moelle qu’ils renferment, le gypaète barbu les fait chuter sur des rochers alors qu’il est en plein vol. Ces sucs gastriques particulièrement puissants digèrent le tout.
Le vautour percnoptère
Le vautour percnoptère est le plus petit vautour européen. Pendant plus de 50 ans, il a été absent des Gorges du Verdon. Actuellement, un couple vient s’installer en été.
Le vautour percnoptère est un rapace migrateur. Durant l’hiver, il séjournent en Afrique. Il revient en Europe pour nidifier durant l’été.
Où et comment observer les vautours du Verdon ?
Si vous souhaitez observer les vautours dans leur habitat naturel, les Gorges du Verdon sont l’un des meilleurs endroits de France pour le faire.
Les falaises face à Rougon, sont les emplacements de nombreux nids. Plusieurs couples de vautours peuvent être observés lorsqu’ils prennent leur envol. La route des crêtes peut être empruntée au départ de la Palud-sur-Verdon. Certains belvédères sont survolés de près par ces rapaces.
Ces oiseaux ont besoin de survoler un vaste territoire à la recherche d’aliments. Le Parc régional du Verdon – avec 188 000 hectares protégés – est un paradis pour ces oiseaux géant.
Les vautours s’envolent en début de matinée, dès que les courants d’air ascendants sont assez forts pour leur faire gagner de l’altitude. Les vautours sont des planeurs et battent rarement des ailes. Et c’est l’air chaud qui monte le long des falaises qui permet à ces oiseaux d’échapper à la pesanteur.
En général, les vautours ne se laissent pas approcher et il est dangereux de s’écarter des sentiers et des routes. Mais depuis une aire d’observation, vous pouvez observer les vautours prendre leur envol et décrire des cercles dans le ciel. Une paire de jumelles est fort utile, si vous souhaitez observer des détails. Mais il est aussi possible d’être qu’un vautour passe à quelques mètres au-dessus de votre tête. Alors soyez vigilant et chanceux.
Pour en savoir davantage
Pour organiser une visite des Gorges du Verdon et ne pas manquer l’envol des vautours, consultez le site de Verdon Tourisme.
Si vous êtes sensible aux actions de protection et de réintroduction des vautours dans les Gorges du Verdon, nous vous invitons à consulter la page de la LPO.